jeudi 31 août 2023

Moab, point final de ce roatrip

 Dernière journée sur le CDT, je devrais même dire demi-journée puisque ce matin je vais suivre la piste jusqu'à Steamboat puis la quitterai définitivement pour retrouver les miens à Moab.

C'est en effet le terme de cette expédition solo avec déjà 26 000 km parcourus et plus d'un mois passé à l'extérieur.

Je n'ai pas encore fait le bilan de cette expérience mais pour l'instant je sais que je suis épuisé et cela fait déjà quelques jours que j'ai entamé le décompte de ceux qu'il me reste avant de pouvoir enfin m'arrêter.

Les derniers 100 km de piste ne présentent pas d'intérêt particulier. Encore une fois il a plu une partie de la nuit et le temps n'est pas vraiment au beau pour ce dernier trajet.

Arrivé à Steamboat je quitte la trace pour prendre la route et ne plus la quitter jusqu'à ma destination finale.


Pause déjeuner à Eagle, Isabelle et Bertrand, partis de Montréal, ne sont qu'à 20 km sans que jamais nous n'ayons synchronisé nos chemins. Ce n'est que le hasard qui fait qu'ils me retrouveront ici...








Trace globale
26 000 km au total avec la première boucle qui n'apparait plus ici


Trace du jour, 650 km

mardi 29 août 2023

Atlantic City - Battle

Deux possibilités pour suivre le CDT depuis Atlantic City, le tracé normal sur lequel je me trouve ou le tracé vert, plus facile. Comme il a plu hier soir et que le temps reste incertain, je prends l'option du moindre risque. Cela me contraint d'aller la trace chercher à environ 50 km au sud-ouest. Je descends par une belle route toute en ligne droite où les camions avancent fort avec des pointes à 135 km/h, vitesse confirmé par le GPS !

Le début de piste me pose quelques problèmes puisque qu'à l'endroit supposé il n'y a qu'une clôture et aucune trace de chemin. Pas grave je poursuis jusqu'au suivant qui devrait certainement me permettre de récupérer la trace. C'est bien ce qui se produit et après qq km je suis bien dessus et une piste plutôt large inspirant confiance. Toutefois elle bifurque au sud tandis que celle correspondant à la trace se transforme en chemin agricole peu emprunté avec de l'herbe au milieu. Je tente qq centaines de mètres pour en venir à l'évidence que cette piste est à l'abandon…

Demi-retour et retour à la case départ. En tout ce sera 150 km pour rien avec cette fois plus d'autre alternative que la piste régulière sur près de 200 km avec cette incertitude météorologique.

Finalement ça se passera plutôt bien même si le fait de se retrouver sur une piste interminable à 2300m d'altitude et sans pratiquement rencontrer personne est plutôt stressant. 

Aux 2/3 je croise un gars en 890 KTM, Brock. Il est part de la frontière Mexicaine et parcours donc le CDT dans le sens opposé.

Comme lui non plus n'a croisé personne, on s'arrête pour échanger des informations. Il me conseillera de faire attention à une partie sableuse à venir, me méfier de la pluie qui rend la piste impraticable et surtout éviter la dernière partie sur laquelle il a chuté deux fois. Il confime également que l'alternative verte comporte des erreurs.

Pour la pluie c'est bien ce que j'avais noté deux jours plus tôt et ce n'est certainement pas moi qui vais le contredire. De plus je vais également suivre son conseil et éviter la partie difficile.

Reste quand même un stress de la pluie car le ciel s'assombrit sérieusement dans la direction où je vais.

Quelques dizaines de km plus tard j'arrive enfin sur le bitume qui me libère du stress et m'emmène jusqu'à Raulins.

J'aurais échappé à la pluie et à la piste galère, merci au hasard et à Brock !

Passé Raulins je poursuis même s'il est un peu tard avec encore 70 km de piste en pleine forêt. Je sais ce n'est pas très raisonnable mais je n'ai pas trop envie de m'attarder par ici et préfère gagner le sud au plus vite.  





Brock, que je n'ai vu que 5 minutes est finalement un gars peu ordinaire. Il a fallu pour le découvrir que j'ouvre le lien figurant sur le carte postale qu'il m'a tendu juste avant de reprendre sa route.
Je vous invite à en faire autant : https://brockgill.com/



Vidéo du jour


South Pass City: Gold Mining in Wyoming 



Trace détaillée


Trace Globale

dimanche 27 août 2023

Grand Teton Nationnal Parc - Atlantic City

 Hier soir en poursuivant le CDT je suis entré sans m'en apercevoir dans le Grand Teton Nationnal Park. C'est vrai que j'avais remarqué une affluence plutôt exceptionnelle comparé à ce que je venais de traverser et le premier campement potentiel affichait déjà complet !

Pour arranger le tout il commençait à pleuvoir, je retrouvais les petites galères habituelles…

Toutefois en persévérant un peu j'ai toujours réussi à trouver une solution. Ce sera encore le cas cette fois. 

Le campement suivant situé à 25 km, Colter Bay Village, affichait également complet. Rien de surprenant jusque-là. Comme il commençait vraiment à se faire tard et que la pluie menaçait toujours j'ai quand même tenté le coup. Et là bonne surprise, des emplacements dédiés aux hikers, vélos et motos étaient dispo ! Presque personne en fait, je suppose que la météo en avait décidé une partie à rester chez eux.

Aujourd'hui je reprends donc la route pour la prochaine étape qui, comme à l'accoutumé sera définie en fonction de l'endroit où je serai en fin de journée...

En fait je shunte une bonne partie de la piste pour prendre la route qui descend Sud Ouest par Dubois et Lander. La fin de cette étape sera finalement Atlantic City. 
Dit comme on pourrait s'attendre à une ville plutôt importante, d'autant que sur ma carte elle est indiquée avec la même taille de caractères que les deux villes citées précédemment. Pourtant il n'en est rien, d'ailleurs je ne la trouverai que le lendemain cette ville qui est n'est plus qu'un villade de quelques dizaines d'habitants.

En fait elle a bien été populaire, fondée en 1867 à l'époque de la ruée vers l'or. C'était également un point de passage pour les colons se dirigeant vers l'Ouest.




Vidéo trajet
Vidéo Drone



Trace globale


Trace détaillée de la journée

samedi 26 août 2023

Lima - Lima ?

 Ce n'est assurément pas la meilleur nuit passée depuis le début de ce voyage. Et je ne dis pas cela parce que je campe juste derrière l'hôtel, ou en raison de l'orage, qui finalement n'est pas tombé, ni même de la grande proximité de la highway avec son défilé de camion qui ne s'interrompt jamais.

Non, à vrai dire je réfléchissais à la manière dont j'allais m'en sortir.

La première idée, mais celle-ci je l'avais déjà lancée depuis le bord de piste, a été d'envoyer un post sur le forum GS France avec la description des évènements qui se sont succédés avant de me retrouver avec le moteur bloqué. 

La première chose probable est le remplissage du cylindre par un écoulement d'huile alors que la moto était au sol. Il ne faut savoir que le moteur de la GS est un flat et que par conséquent en position horizontale cylindre et culasse sont les partie les plus basses.
Autre possibilité, cherchant une solution pour la relever, j'ai tenté de la démarrer afin d'agir sur la suspension pilotée et ainsi abaisser le centre de gravité.

Je savais que c'était une mauvaise idée, pompe à huile dans le vide, et le bruit du moteur m'a confirmé ça rapidement. J'ai arrêté immédiatement mais il n'est pas exclu que cela ait pu avoir des conséquences.

Bien sûr il aurait été facile de vérifier la première hypothèse en enlevant les bougies. Malheureusement ne m'étant servi qu'une seule fois en 10 ans de la clé à bougie, très particulière pour cette machine, je n'ai juger utile de l'emporter.     

Ensuite l'idée est de parer à l'immédiat et quitter si possible cet endroit pas vraiment enchanteur. J'ai tenté une demande d'aide auprès d'un host Bunk a Biker situé à une centaine de km. Il proposait de l'assistance et en cas de besoin disposait d'une remorque et d'un garage. 

Une solution qui me permettrait de disposer de temps pour organiser le rapatriement de la GS en cas de pb grave.

Et enfin, partir à la recherche d'une hypothétique clé à bougie de 14mm dans un village de 200 âmes. Si possible très longue et suffisamment fine pour passer dans le puit de bougie. Déjà en France il est préférable de la commander auprès de revendeurs spécialisés car introuvable, autant dire que je partais pas gagnant. Mais sait-on jamais, ici les gens ne sont pas très riches et de fait ils doivent faire preuve d'autonomie pour s'en sortir. Certainement sont-ils plus équipés que la plupart.

Au matin, décalage horaire en ma faveur, j'ai déjà quelques réponses du forum et  l'une d'entre elles est intéressante. Quelqu'un a rencontré la même déconvenue lors d'un voyage au Cap Nord. Moteur bloqué également à la suite de la chute de sa moto. Le concessionnaire sollicité a dû vider la chambre de combustion de l'huile qui s'y était installée.

Ce post confirme la première hypothèse et me motive pour trouver l'outil au plus vite. Je pose la question au propriétaire de l'hôtel qui certainement doit connaître tout le village. C'est le cas et il m'envoie chez Justin, le propriétaire du petit garage qui n'est situé qu'à une centaine de mètre de ma tente !

Ne vous imaginez pas une belle concession automobile, juste un petit baraquement faisant office de bureau et magasin de tout ce qui pourrait vous être utile ici. Càd essentiellement des articles de chasse et de pèche...
Arrivé au comptoir j'explique mon problème. Il comprend en compatit, puis va dans son atelier et me ramène 2 clés, toutes les deux en 16. J'explique à nouveau, précise bien pour le 14 et lui montre une photo internet de la clé. Là une idée semble lui être parvenue. Il repart de nouveau dans son atelier et revient avec une clé semblant correspondre en tous point à mon besoin !

30 mn après, j'avais déposé les bougies de chaque cylindre, passé une compression en 6 et envoyé de l'huile sur un mètre du côté gauche, côté où la moto était restée couchée.
Je vous vois venir, rassurez-vous j'avais mis des cartons pour respecter la propreté du parking du motel. 30 mn de plus et j'avais tout remonté. 
Avec un peu d'appréhension j'appuie sur le démarreur et la GS se met à ronronner tranquillement en remplissant la cour du moto d'une jolie fumée bleue. Excellente nouvelle pour moi, je peux de nouveau envisager la suite du voyage.

Je pars laver la GS pour éliminer les quelques kilos de terre que je ne compte pas garder en souvenir et range mes affaires pour quitter au plus vite cet endroit.

Pour l'anecdote, question fumée cela est bien pire lorsque je reprends la highway. Pendant au moins 5km j'e laissé un énorme panache de fumée en brulant l'huile qui avait dû s'écouler dans l'échappement.
J'imagine que ceux qui me double doivent penser que je n'irai pas très loin, j'espère qu'il se trompent !




Vidéo du jour









Trace détaillée



Trace globale




jeudi 24 août 2023

Lima sera ma dernière piste ?

 Loin d'être la meilleur journée de ce roadtrip.

Pourtant cela avait bien commencé, déjà j'avais trouvé l'abri idéal pour la nuit alors qu'il ne cessait de pleuvoir et que je désespérais quelques chose. de plus, n Shelter avec vue sur le lac et aucune charge pour en bénéficier. Toujours bon à prendre...

Bref je repars ce matin sec et bénéficie d'un peu de soleil à travers des nuages éparses.

La piste est encore humidie des pluies de la nuit, mais ça roule bien sur les graviers tassés avecle passage des véhicules. Globalement elle suit la highway 15 qui descend vers Idaho Falls.

A partir de lima on s'en écarte pour poursuivre à travers les monts et les vallons. Les nuages ont fait place à un soleil éclatant, ça s'annonce plutôt bien.

Toutefois à une vingtaine de km le gravier cède la place à une couverture de terre rouge. Celle-ci s'avère rapidement très glissante et une première embardé me recommande d'être prudent. Toutefois la terre commence à s'accumuler entre le garde boue et la roue avant et finit par bloquer complètement la roue. Je perds la direction et inévitablement pose la moto au sol. 

Impossible de la relever, même après dépose des bagages. Trop lourd et terrain trop glissant.

Je sais que deux cyclistes sont sur le chemin derrière moi pour les avoir doublés un peu plus tôt. Je préfère les attendre. L'un d'eux m'aide à relever la moto, puis ils partent alors que je recharge.

Enter temps j'avais pu dégager la terre bloquant la roue, alors je repars. Une centaine de mètres de l'issue de cette portion de piste nouvelle glissage, roue avant de nouveau bloquée.

Cette fois la moto est dans une mauvaise position et tous mes efforts pour la relever seront vains. Cailloux, branchages, tenter de creuser pour bloquer les roues….

Je reste là à attendre. Deux à trois heures se passent avant que cycliste allemand, Stephan, vienne me donner un coup de main. Une fois la moto sur ses roues, impossible de la remettre en marche, le moteur est bloqué !

C'est la galère. Avec le gars on pousse la moto jusqu'au barrage qui n'était qu'à 200 m. Il y a là une maison abandonnée, je me dis que si je n'ai pas de solution j'y passerai la nuit.

Je ne vois pas trop de solution à mon problème à part la faire transporter au village précédent. Pour couronner le tout je n'ai pas de réseau. Stephan en a un peu mais pas de voix.

Comme il a du signal je tente de placer ma SIM dans l'Iphone que j'ai pris soin de prendre avec moi et trouve le même niveau de service que Stephan. J'arrive à contacter mon fils pour lui demander d'appeler le village afin de trouver quelqu'un susceptible de m'aider. Je laisse Stephan partir.

Finalement ce n'est qu'en fin d'après-midi qu'un dépanneur se pointera avec sa dépanneuse et des outils, pas de remorque ! Problème de communication, il pensait avoir à faire à une moto d'enduro de 110 kg alors que la GS en fait 250 !

Il repart chercher son propre trailer et reviendra bien plus tard.

Juste avant le début de la nuit et un orage menaçant se présente, accompagné de vent violent, je suis au village installé au motel qui est complet. Je plante la tente juste dérrière où trainent quelques RV.

Super journée, parfois la vie de motard solidaire a un goût amère…

Seconde chute 100m avant de sortir de la partie en terre

Un peu avant

Menaçant mais ça va s'arranger, le temps... hein !

Lima que j'aurai le temps de découvrir un peu mieux, ainsi que certains de ses habitants

Une récurente dans les villages pas perdus, les voitures laissées à l'abandon. Ici elles sont plusieurs dizaines.


Vidéo du jour


Vidéo drone

Dernier trajet  du jour ?



mercredi 23 août 2023

Helena - Dillon

 Départ matinal ce matin après une nuit pluvieuse. Je reprends le Great Continental Divide Trail que j'ai quitté hier soir juste à la sortie d'un passage très délicat, descente dans un chemin raviné par les pluies, pour lequel je me suis demandé à un moment si je n'avais pas fait une erreur dans le choix du parcours. En effet cette trace est spécifiée par trois couleurs différentes, bleu est le tracé classique, vert les itinéraires de contournement privilégiant les voies goudronnées et rouge les passages difficiles, souvent des single-tracks plutôt destinés aux machines d'enduro.

Le démarrage traverse une sorte de village qui s'étire en longueur en bord de piste. La plupart des habitations semblent dater. Elles sont très semblabes à celles de Dawson City préservées pour leur côté historique.

La piste est sympa, assez facile, elle va s'élever jusqu'à 2300 m là où les arbres commencent à se faire rares. Puis on redescend tranquillement dans la vallée suivante.

Entre temps la pluies s'est remise à tomber. Difficile de continuer dans ces conditions par les chemins.

Je m'arrête à Butte pour faire le point. Cette fois je choisis un Visitor Center, et oui j'aime bien alterner.

En fait il était surtout bien indiqué depuis la voie de contournement ;)

J'ai dû m'installer à l'extérieur, ici ce n'est pas le canada, pas d'accès WiFi et pas de coin sympa pour s'installer à l'intérieur.

Un gars, visiblement en roadtrip, a garé sa Harley juste derrière ma BM. Choix judicieux puisque je l'avais mise à l'abri sous le porche destiné à une sorte de dépose minute je suppose. Puis il est venu vers moi pour me demander d'où je venais, où j'allais. Phrase typique d'approche, je réponds à ça tous les jours !

Je me souviens qu'il allait le Parc Téton qui n'est pas vraiment dans ma direction. Il est resté une bonne heure à chercher ce qu'il allait faire, rester la journée, aller déjeuner, poursuivre. M'a questionné plusieurs fois sur mon itinéraire puis s'est décidé à partir comme il était arrivé. Je me demande s'il ne cherchait pas un compagnon de route pour un bout de chemin…

Moi j'ai repris le mien en suivant la trace verte qui m'a fait faire un joli détour à travers les prairies. Très beau parcours, je me demande comment c'est sans la pluie !

Décidément le Montana me surprend.




Mon cheval dans paysage de western ;)





dimanche 20 août 2023

Stevensville - Helena

 Ma destination est à l'est mais je choisi de partir vers le sud pour récupérer à partir d'Hamilton la route 38 qui paraît-il est une des plus belles de la région.
Arrêt d'abord à Hamilton qui est finalement une petite ville tranquille où il doit faire bon vivre. On est samedi, la population est de sortie, il faut dire que le temps est de la partie ce matin. Bâtie sur le schéma des rues perpendiculaires typique aux US, les principales rassemblent l'essentiel des commerces tandis qu'à peine à quelques pas on est déjà dans les quartiers résidentiels et le autres bâtiments relatifs aux services de la ville. Les maisons les plus proches ont plutôt fière allure, plutôt grandes et agrémentées de jolis jardins avec pelouse irréprochable. Il ne faut pas oublier qu'il n'y a pratiquement pas de clôture et celles qui sont présentes laissent largement passer le regard.

Pour ma part je m'arrête à la bibliothèques pour mes habituels transferts de data et charges diverses. Comme le temps permets je m'installe à l'extérieur, juste à côté d'un joli kiosque où sont mis à disposition une quantité de livres plutôt impressionnante. Tout est fait pour se sentir bien autour de moi, la pelouse est parfaite, un petit pont enjambe le ruisseau qui traverse la ville et moi je suis installé sur une table d'extérieure avec à proximité des prises étanches mises à disposition du passant qui auraient oublié de charger leur smartphone avant sa promenade. D'ailleurs quelques cyclistes ont saisi cette opportunité et s'offrent en même temps un moment de détente. On se croirait au cinéma, dans une comédie où tout se passe bien dans le meilleur des mondes.

Comme je ne suis pas d'ici, je reprends la route pour vérifier si cette fameuse route 37 mérite tant d'éloges. Et ce sera le cas, sur les premiers km elle chemine en suivant le cours d'un ruisseau sur sa droite et les vallons recouvert d'herbes flottant au vent sur sa gauche, le tout agrémenté de beaux sapins idéalement placés et assez espacés pour que le regard puisse profiter du paysage. On pourrait presque pensé qu'un paysagiste est venu s'occuper de la mise en œuvre de cette composition. 

La route se poursuit en grimpant dans les montagnes pour passer le col puis redescend tranquillement dans l'autre vallée.

Ensuite je reprends le groudron jusqu'à Grumond où je m'offre une pause hamburger dans un restaurant familial très fréquenté avant de reprendre la highway pour Helena.




À la question reste t-il des cowboys au Montana, la réponse est oui, au moins un...

Follow me avec le drone


Et le parcours de la journée

Trace du jour en rouge


samedi 19 août 2023

Fernie - Stevensville

 J'abandonne à regret mon Provincial Récréative Parc. C'était le plus sympa rencontré jusqu'ici et comme j'étais invité j'en ai profité pour faire une journée off.

Aujourd'hui je passe à nouveau la frontière avec les USA mais cette fois ce ne sera plus pour l'Alaska puisque c'est le Montana qui m'attend avec le de Great Continental Divide Trail.

En fait je suis sur le parcours depuis un petit moment puisqu'il démarre depuis la ville de Banff qui est située en Colombie Britannique.

La frontière délimite naturellement la partie la plus importante qui traverse quatre états des USA. 

Une fois les formalités accomplies j'entame ce périple par une succession de plaine parsemées de Ranch. Toutefois, rapidement on entre dans la forêt et rapidement le beau ruban de bitume tout neuf cède sa place à la piste qui prend de l'altitude en longeant le flanc de la montagne. Le parcours devient alors beaucoup plus sportif avec les gros graviers mal tassés provenant de la chute des pierres sur le chemin. La GS n'est pas vraiment dans son élément mais ça passe quand même.

Ce sont plus de 200 km de pistes diverses que je parcours avant de devoir rejoindre le bitume pour accéder à mon point de chite de la journée. Point sur lequel j'ai fait une erreur d'appréciation puisqu'il m'entraine à plus de 100 km de ma route. 







Vue du drone


Et le trajet du jour


560 km dont plus de 200 de piste


Bill n'aime pas les aurevoirs


 Le temps d'aller prendre ma douche Bill était parti. Curieux, il n'a pas pris le temps de déjeuner. Pourtant il savait que je devais quitter. Je suppose qu'il n'aime pas les aurevoirs.

La veille nous avons pas mal discuté. Sans nous consulter lui et moi avions rapporté quelques bières, ça a quelque peu délié la conversation.

Il a une existence un peu particulière, comme aujourd'hui encore. Cet été il travaille pour le  parc mais ce n'est pas un emploi régulier, juste un plan que lui a proposé un de ses amis. Il semble en avoir de nombreux, éparplillés un peu partout.  Comme il vit une partie de l'année au Cambodge je suppose qu'il est venu ici pour remettre à niveau ses finances.

Il a reconnu au fil de nos échanges qu'à arrivée 2 jours plus tôt, au moment où je lui ai demandé si le parc hébergeait d'autres motards histoire de partager un site, pour rappel tout était complet, il a pensé "Oh zut, ça va être pour moi".

C'est aussi pour ça qu'immédiatement après il m'a demandé combien de temps je restais. J'ai répondu, tôt demain matin. Ca a semblé lui convenir et m'a proposé d'occuper le 46. Site qui finalement était le sien. C'était aussi le seul motard présent dans le parc moment.

Pourtant le soir même il m'avait déjà proposé de rester le lendemain…

Le bières aidant il s'est un peu confié, il avait trouvé un auditeur pour écouter les péripétie en moto qui ont peuplé sa vie.

J'ai oublié, il a 67 ans mais semble faire bien moins, il a gardé un esprit très jeune.

Il pense avoir eu une trentaine de motos, certaines d'entre elles étaient mythiques dans les années 70, Kawasaki 750 H2 par exemple. Souvent revenait dans nos échanges son premier voyage où il a traversé l'intégralité des États-Unis  pour se rendre au Mexique. Ce voyage semblait l'avoir marqué plus que tout autre. 

A un moment il m'a parlé d'un livre qu'il avait lu à 22 ans. Sur le coup je n'ai pas bien compris le titre, en anglais ce n'est toujours évident. Toutefois avec la description j'ai deviné de quel livre il voulait parler puisque je viens moi-même de lire, il y a moins d'un an !

Si Jean-Luc lit ses lignes, il a déjà deviné puisqu'il s'agit de celui qu'il m'a offert. Le Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes !

Il a pris la décision de partir juste à suite de cette lecture, cette aventure le tentait. Je pense ne pas me tromper en disant que ce bouquin a certainement eu un impact sur ce qu'allait être la suite de sa vie.

Il boit pas mal, j'avais à peine le temps d'en terminer une qu'il finissait la deuxième pour s'attaquer à la suivante. Entre temps la nuit était tombée et les bruits du parc s'étaient largement atténué, lui parlait un peu plus fort. J'étais un peu gêné sachant que son rôle ici était de faire appliquer les quelques règles de bienveillance comme celle du bruit après 23h.

Bref, il s'est allongé sur le banc associé à la table et s'est mis à contempler les étoiles. "look at all these stars…". Cette phrase il l'a répété assez souvent à intervalle régulier.

A un moment je lui ai dit qu'il était temps de dormir. Il a répondu oui bien sûr mais je vais juste resté un instant à regarder les étoiles. Je l'ai laissé.

Le lendemain matin deux nouvelles bouteilles de bière vides étaient venus s'ajouter aux précédentes.

Bill est un gars attachant, je regrette de ne pas avoir eu l'occasion de le saluer une dernière fois.



jeudi 17 août 2023

Cochrane - Fernie BC

 Comme prévu la matinée est en partie consacrée au remplacement des plaquettes.

Je pars de bonne heure du domicile de mes hôtes pour rejoindre Calgary qui est à un quarantaine de kms. La ville est plus sympa, tout semble récent et propre. Elle est bâtie sur le modèle américain, toutes les rues sont parallèles ou perpendiculaires. Bien sûr il y a quelques travaux en cours mais pour l'instant je n'ai pas vu d'endroit où il n'y en avait pas.

Retour à Cochrane pour une courte séance de mécanique puis départ pour un bout de route dont une bonne partie sera de la piste. Un premier tronçon de 70 km après Canmore, petite ville très sympa, on se croirait en suisse, puis descente plein sud par la route que je quitte à nouveau pour une petite centaine de km de piste qui me mènera jusqu'à Coleman.

Je pousse Fernie jusqu'au Provicial State Parc de Fernieoù généralement on trouve de quoi s'installer. Malheureusement il est tard et le dernier emplacement vient d'être distribué. À tout hasard je demande si il n'y aurait pas des motards. L'idée étant de voir s'ils seraient prêt à partager un bout de terrain, les emplacements sont très vastes ici. Le gars me répond "Ok, si c'est pour une nuit je peux te proposer le 46".
Je suis sa petite voiturette de golf pour identifier la place et effectivement elle est occupée par une moto. Je l'infome qu'il faudrait quand même que je vois avec le locataire et là il me répond simplement "It's mine !"

Une fois son service terminé on discute avec une bière fraiche, cadeau du gars en signe de bienvenue. Le gars est bien sûr motard lui-même, vit entre le Cambodge et le Canada suivant les périodes de l'année. Ici il fait une partie de la saison dans les parcs, à la fois ses vacances et son gagne pain.

Séance mécanique chee Irina et Tim. Ca va je me suis sorti sans trop de difficultés :)

Mon hôte pour deux jours. Il m'a proposé de rester pour explorer le coin, je n'ai pas refusé ! Pas de roulage demain, c'est day off...



Trace du jour, environ 350 km dont une bonne partie de piste


Mc Bride - Cochran

 Aujourd'hui l'idée est de me rendre à Calgary afin de récupérer une paire de plaquettes pour la GS. 

Ca va bientôt faire une semaine que je sais que les arrières sont HS et qu'elles sont en train d'entamer le disque. Malheureusement ici, il est pratiquement impossible de trouver de la pièces détachées motos BMW ailleurs que dans les grandes villes où se trouvent les plus importantes concessions.

Je me suis donc organisé pour trouver un point de chute au plus près de Calgary. Cette fois j'ai testé le réseau Bunk-a-Biker. 

Cette formule qui m'était inconnue jusqu'à présent m'a été proposée par Luciano et Patricia qui l'avaient eux-même déjà utilisée sur le début de leur périple. En fait c'est un réseau qui pourrait s'apparenter au couchsurfing. La seule différence que je note est le fait que les hôtes comme les invités sont tous motards.

Je réserve donc pour le soir même auprès d'un couple de jeunes motards habitant une petite ville située dans la grande périphérie de Calgary, Cochrane.

Le soucis est que je me suis un peu trompé dans le kilométrage et que ceci ne me permettra pas de passer une journée pour les parcs de Jasper et Banff. Pas trop grave finalement puisqu'avec le retour du beau temps les incendies ont repris et les fumées masquent une bonne partie du paysage dont les sommets encore enneigés et les glaciers. D'autre part le lieu étant extrêmement populaire, la circulation est dense, les parkings sont bondés. Je me rends compte que je ne suis plus trop habitué à voir autant de monde à la fois, cela ne m'incite pas à venir me mélanger à la foule...  

L'office du tourisme de Mc Bride, fait également office de gare et de restaurant !



Vue sur Jasper, embrumée par la fumée des incendies





Irina me fait une petite démonstration de sa moto qu'elle préfère en échapement libre 😉

Environ, 550 km aujourd'hui