Une destination qui, de prime abord, pourrait sembler plutôt commune.
C'est vrai, je dois reconnaitre que préparer aujourd'hui un road trip en Amérique du Nord sera toujours plus simple que pour celui qui aura jeté son dévolu sur l'Asie, l'Afrique ou bien d'autres contrées encore un peu plus éloignées.
Ici, une seule frontière à passer, voir deux si on ajoute le Mexique, des formalités simplifiées pour l'entrée sur le territoire américain ou canadien, respectivement ESTA et ArriveCan, un billet d'avion A/R, une location de voiture, un premier hôtel à l'arrivée et à vous les grands espaces.
Toutefois la tâche pourrait se compliquer avec la durée de l'excursion. Au-delà d'un timing assez classique, deux à trois semaines je dirais, la prolongation du séjour nécessitera un petite rallonge budgétaire. Pour exemple, la location d'un véhicule qui sur 3 mois approchera les 25% de sa valeur neuve !
Trois mois..., c'est justement le temps que je prévois de rester sur ce continent. J'ai également choisi pour compliquer un peu les choses de le parcourir sur deux roues.
La location étant de fait doublement écartée, de part le tarif, mais également le peu d'offre de location pour ce type de véhicule, restait l'achat sur place ou le transport de ma propre moto. Pour la petite histoire, propre sera pour les deux sens du terme, nom et adjectif. On en reparlera un peu plus tard.
L'achat présentait une solution intéressante. Toutefois, trouver la monture recherchée dans une région où la pratique de la moto est limitée à six mois dans l'année, n'était pas gagné d'avance. Peu d'offres et bien sûr des tarifs adaptés à la demande du début de la belle saison.
À noter également la spécificité de la réglementation au Québec. J'oubliais, c'est mon point de départ ou d'arrivée selon l'endroit où on se situe... :-). En effet même si l'enregistrement du véhicule ne pose pas vraiment de difficultés pour peu que l'on dispose d'une adresse locale, ici le permis moto européen n'est pas reconnu. Tous au plus il vous permet de le repasser plus rapidement. Toutefois dans sa générosité le gouvernement du Québec vous accordera six mois de grâce (sic) ! Bien vu, vous aurez tout le temps de vous familiariser avec votre nouvel environnement avant de vous présenter au premier cours en conducteurs aguerri !?!
Outre le fait que les motos québécoises passent environ la moitié de l’année en hibernation, on trouvera également dans les spécificités pas vraiment en faveur de l'usage de la moto, le coût du permis de classe 6A (toutes cylindrées), le fait de devoir payer pour son permis de conduire et son immatriculation, l'état des routes qui, parsemées de fissures et de nids-de-poule, se désagrègent et finissent par ressembler à un gruyère. Bref, il ne faut pas que je m'attende à croiser beaucoup de compatriote par ici...
Mais je disgresse, revenons à l'organisation de ce voyage avec en premier lieu le transport de la moto.
Dans un premier la solution fret aérien me semblait la plus adaptée. Avantage vous arrivez à l'aéroport en même temps que votre moyen de transport et les formalités douanières sont simplifiées, la moto étant considérées un peu comme un bagage accompagné.
Inconvénient le coût annoncé par le transitaire et les coûts non compris à l'arrivée. En cumulant aller et retour on commence de nouveau à réfléchir à l'achat sur place !
Reste la dernière solution, le fret maritime. Meilleur marché que l'avion et très développé, notamment pour le transport de camping-car sur la ligne anvers-halifax. Elle est toutefois moins adaptée aux 2 roues qui ne sont pas acceptés en RoRo. Pour rappel il s'agit du mode de transport en navire roulier, dénommé ainsi par l'abréviation de l'expression anglaise Roll-on/Roll-off qui signifie "entrer en roulant/sortir en roulant".
La solution de partage de container avec d'autres usagers est possible, des sites se sont créés à cet effet. Toutefois dans ce cas il est recommandé de s'y prendre plusieurs mois à l'avance, le temps de trouver d'autres voyageurs sur les mêmes dates que les vôtres. Délai que je n'avais pas...
D'autre part Halifax étant à plus de 1200 km de lieu de départ, le fait de devoir rester 2 à 3 jours sur place pour réaliser les formalités d'entrée sur le territoire n'allait pas non plus en faveur de cette destination.
Finalement j'ai quand même retenu le fret maritime mais à destination de Montréal. Choix dû un peu au hasard puisqu'il est venu d'une proposition de mon transitaire pour bénéficier de meilleurs tarifs.
J'ai découvert à cette occasion que son port est aussi l'un des plus important de l'Atlantique Nord pour le trafic de container, situation qui assure des rotations plus nombreuses et la plupart du temps directes.
Dernier point non négligeable, je dispose à Montréal d'un point de chute ce qui m'assure une certaine sérénité pour la réalisations des démarche et c'est aussi le point de départ de mon road trip.
Pour l'aspect organisation, le transport en container depuis Anvers vers Montréal nécessite la mise en caisse de la moto puisque, le container n'étant pas dédié, elle voyagera avec d'autres marchandises également en caisse.
À noter que cette caisse doit être constituée de bois traité et répondre à la norme NIMP n°15.
On trouve assez facilement des caisses chez les transporteurs. Ils sont généralement chargés de les reprendre après livraison de leur contenu et certains les commercialisent pour leur offrir une seconde vie..
Première tentative de mise en caisse. Si si, ça va renter !
Je l'avais dit, ça a fini par rentrer !
J'en ai profité pour réduire la hauteur et renforcer la structure pour le cas où des marchandises lourdes seraient déposées par-dessus. Dans un container le prix du transport dépend du volume. Si l'espace au-dessus ne peut être utilisé pour des raisons de contraintes votre tarif comprendra le volume perdu.
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