mercredi 28 juin 2023

Je n'irai pas plus loin

 Décidément les impondérables s'enchaînent. Va pour les feux qui m'ont obligé à revoir mon itinéraire et engager le trajet en sens inverse, mais cet imprévu à une double conséquence, celle du remplacement des pneus de la moto.
Chose que j'imaginais faire à mon retour sur Montréal, càd à la fin de la première boucle.

Le trajet inverse fait qu'ils auraient eu 3000 km de plus avant d'entreprendre les routes de gravels garnies de nids de poules, plutôt risqué avec des pneus en limite d'usure.
Si j'ajoute le risque d'avoir à faire le chemin en sens inverse dans le cas où la route ne serait pas réouverte ou de nouveau fermée, là c'est aller au-devant de gros ennuis.
 
En effet les recommandations sur ce trajet de 1700 km sans service sont de s'équiper de roues tout terrain et de deux roues de secours !
Humm..., ça vaut pour les voitures mais ils ont dû omettre de parler des motos dans leurs précos. En effets avec 2 roues différentes, il faudrait 2 roues de secours à multiplier par 2 !?!, ou peut-être à la rigueur 2 pneus + des outils et des chambre à air ? Mais certainement pas d'entamer le trajet avec des pneus en fin de vie...

Bref, comme je peux être parfois un gars raisonnable, j'ai donc choisis la voie de la raison et décidé de procéder au remplacement de ces fameux pneus tant que je suis encore près des deux importantes agglomérations de la région.

Manque de chance sur ces deux derniers jours je n'ai rien trouvé à part des concessions adaptées à la taille de ce grand continent mais démunies de celle de mes pneus.
Seule solution proposée, une commande avec une semaine de délais et pour le montage il faudra attendre la disponibilté de l'atelier...


Donc j'ai simplement pris la décision de laisser tomber et de rentrer sur Montréal, un peu aidé par la météo, je dois le reconnaitre, où ma destination est classée, dernière sur une échelle de 4 allant de LIEUX RECOMMANDÉS à LIEUX À ÉVITER IMPÉRATIVEMENT. 


Parti à 12h, arrivé à Montréal à 22 h pour 890 km. Un fuseau horaire en ma faveur et 2 frontières passées !


Avantage des chambres d'hôtel au Canada comme aux US, on peut y loger à 4.
Ici mes voisins sont trois gars et une fille qui viennent de Rimouski, 650 SV Suzuki pour la fille :)
Ils feront la route du retour aujourd'hui, 600 km en roadster et sous la pluie je suppose...







lundi 26 juin 2023

Une journée sous la pluie

 Alors que je prenais possession de ma chambre d'hôtel pour ce soir le gars derrière moi m'interpelle et me dit "So how do you like summer in New Brunswick? Nice weather to ride a motorcycle..."
Il avait ainsi résumé ma journée




Brève incursion aux US

 Traversée du Nouveau-Brunswick jusqu'à la frontière avec les Etats-Unis. Le poste de contrôle d'Hamlin sera mon point de passage. C'est très peu fréquenté et je serai pratiquement le seul à passer sur la bonne demi-heure qui m'ont été nécessaire pour les formalités. Il semble que mes visas Algérie et Sultanat d'Oman en sont la raison.
Je poursuis plain sud en longeant la frontière jusqu'à une petite ville nommée Houlton où l'on m'a dit que je devrais trouver un dealer où faire changer mes pneus. En fait tout est fermé, ce qui est plutôt normal puisque nous sommes dimanche, et de plus comme je n'ai pas des roues de tondeuse je n'ai aucune certitude de trouver ici ce que je cherche.
Du coup je décide de repasser la frontière dans l'autre sens mais cette fois sur la route de Woodstock.

 



dimanche 25 juin 2023

Aux abords du Nouveau-Brunswick

 Départ un peu plus tardif ce matin, pourtant je suis me suis levé très tôt pour mon petit aller retour à Matane.
Mais ici j'ai à disposition un endroit sympa à l'abri des agresseurs que sont les mouches et moustiques. C'est aussi l'occasion pour moi de downloader photos et vidéo, recharger les batteries des différents appareils et mettre à jour ces quelques lignes.

Je décide de partir par la piste avec l'idée de revenir au nord pour un petit pèlerinage du côté de Cap Chat. 30 ans plus tôt nous étions venus voir l'éolienne. Projet unique qui n'a pas eu de suite et s'est arrêté de fonctionner en 95 suite à un gars d'astreinte qui ne s'est pas réveillé à l'alerte de son téléphone. Elle s'est emballée et le rotord aurait été détruit.



Grandes piste de gravel avec parfois des passages caillouteux mais rien d'insurmontable.
Je profite également de l'endroit pour sortir le drone et faire quelques essais. Arrive alors un gars en Quad, pratiquement une des seules rencontres sur cette piste.

On discute de la région, son boulot, la chasse du côté des territoires indiens de la Baie James et bien sûr des VTT. Par VTT il faut comprendre Véhicule Tout Terrain.
Ici il exite 2 importantes associations, Motoneige et Quad, Ils travaillent ensembles pour le maintien des pistes et des droits de roulage sur l'ensemble du territoire Canadien si je ne fait pas d'erreur. Moyennant un cotisation annuelle, vous pouvez rouler sur toutes les pistes prévues à cette effet.

Arrivée en fin de journée dans le parc provincial de Sugarloaf ou tout était complet mais le gars de la réception m'a quand même trouver un petit chalet sympa. D'autant plus sympa qu'il a plut toute la nuit...




samedi 24 juin 2023

Il y a des jours où rien ne se passe comme espéré

Pas la meilleure journée, j'espère que j'en aurais pas trop des comme celle-ci. Elle avait pourtant bien commencée avec la rencontre du personnel du camping. Une équipe très sympathique dont le responsable est un jeune étudiant français entré au Canada avec un visa travail: / étude. 

Il me confirme que la faible luminosité est bien dû à la reprise des incendies sur un foyer éteint de 10 000 hectares au nord de Baie-Comeau. Il a des doutes sur l'accès à la 389, pour rappel la route de 1700 km qui est quelque part une des raison de mon voyage ici.

Il passe quelques appels et me rejoint plus tard pour m'informer que c''est bon, la route est ouverte. Très bonne nouvelle donc puisque c'était un des principaux risques de ce voyage.

Le temps de plier, faire le ravitaillements et je prends la direction de cette fameuse route. Là, juste à sortie de la ville le panneau d'information annonce que la route est fermée. Je me dis qu'il ne doit pas être à jour, en effet mes informations sont fraiches et pas mal de locaux s'y dirigent également.

Malheureusement à peine 30 km plus loin un véhicule des secours a mis en place  un barrage filtrant. Une file de voiture est en attente et certains font déjà demi-tour. Je vais au renseignement directement auprès du gars en place. Il m'informe qu'ils viennent juste de mettre en place le barrage car le feux a repris dans la nuit et couvre la route pk 54 au 98 !

Pas certain qu'en passant plus cela aurait permis de traverser. De fait je n'ai pas le choix et fais demi-tour sans trop de solution de replis. 

Arrivé de nouveau à Baie-Comeau je rencontre un gars en Africa-Twin qui sort du boulot. On discute un peu de la situation et il me propose de partager une poutine en ville le temps de me lister ce qu'il y a à faire dans la région.

Finalement je décide d'entreprendre le road trip en sens inverse. Bien sûr il y a le risque de parcourir 2500 km et de me retrouver devant le même problème dans 2 semaines ou plus.

On verra , je prends le dernier bateau pour la traversée du St-Laurent, ce qui m'a m'amener en Gaspésie.
Avec une arrivée assez particulière…

En effet une petite étourderie de ma part fera que finalement je ferai 5 fois le trajet entre mon camping de la réserve faunique et le débarcadère...





Curieusement le son est pratique inaudible sur ce montage, comme je n'ai pas réussi à le résoudre vous devrez supporter la vidéo sans musique pour accompagner ;)

jeudi 22 juin 2023

Montréal - Baie-Comeau

 Départ de Montréal vers 10h avec pour objectif de me rapprocher de Baie-Comeau avant l'affluence du WE. Au-delà mon trajet s'orientera plein nord en empruntant la 389. Il est peu probable que les Québécois choisissent ce trajet pour un we de 3 jours. 
Le trafic est assez dense autour de Montréal mais ça se dégage assez rapidement, on n'est encore loin de nos embouteillages parisiens.
Ensuite un peu plus de 250 km pour rejoindre Québec. Une longue ligne droite en 4 voies sans grand intérêt. Alternance de prairie et de forêt de sapin avec quelques traversées de ville dont certaines présentes un certain charmes.
Je choisis de traverser la ville de Québec par le centre. C'est l'heure du repas et les terrasses se remplissent. Un arrêt est tentant, j'imagine que prendre un verre ici en fin de journée doit être bien agréable. Mais il est midi, il fait 30° et il me reste du chemin à parcourir. Ce sera pour une autre fois.
Une fois quitté l'agglomération de Québec le trafic se raréfie, il ne subsiste que les Pick up remorquant soit l'équivalent d'un bel appartement vu de chez nous soit un lot de véhicules récréatifs comme l'on dit ici. En tout cas on ne roule pas à vide ...


La route poursuit en longeant le St Laurent pour s'arrêter à Tadoussac. Là un service de traversier vous emmène sur la rive opposée. Le paysage change, les commerces et autres propositions touristiques disparaissent. La nature reprend ses droits.
Plus j'avance et plus le ciel s'assombrit, en fait le soleil bien là et encore haut dans le ciel mais il apparaît comme à travers une brume épaisse. L'ambiance devient étrange.- La température chute également.
Je suppose que ce phénomème est dû aux incendies de forêt un peu au nord.
Ma destination sera finalement un petit camping donnant sur la mer à la pointe au outardes. La faible luminosité et le fait qu'il soit pratiquement désert donne une impression de fin de saison.




mercredi 21 juin 2023

Et si on prenait la route ?

 Maintenant que je dispose d'une assurance j'en ai profité pour faire un tour et finaliser les derniers approvisionnements. L'occasion aussi pour vérifier que tout est en ordre avant de prendre réellement la route.

Pour l'instant même si je n'ai qu'une idée générale de mon premier parcours, j'ai mis à profit les quelques temps libres entre mes galères administratives pour commencer à tracer un début de parcours.

Ici c'est un premier jet pas trop compliqué à imaginer puisqu'au delà de Baie-Comeau il n'y a plus qu'une seule route possible.

Elle s'étend sur 1700 km et petite particuliarité elle se termine en cul-de-sac !


L'animation en perspective n'étant pas très fidèle quant aux proportions, l'image ci-dessous devrait rétablir la vérité.



Je récupère la GS

 Après les différentes péripéties et autres formalités je possède enfin le document qui me permet de récupérer la moto.

Nous sommes vendredi 16 juin et je viens juste de sortir du bureau de l'AFSC. Il me reste juste quelques heures avant la fermeture de l'entrepôt où est consigné la caisse.

Un appel afin de vérifier que les délais ne sont pas trop courts pour passer et également pour s'assurer qu'il sera possible de disposer d'un peu de place dans l'enceinte des bâtiments afin de sortir la moto dans de bonnes conditions. Un quart d'heure pour préparer cette petite expédition et nous sommes partis.

Le lieu n'est qu'à quelques kilomètres, il nous faudra pourtant un certain temps pour les parcourir. Et oui, même si le Canada est le second plus vaste pays au monde il peut y avoir des bouchons !

Il ne faudra que quelques minutes pour obtenir le bon à remettre au cariste et la caisse nous est déposé à un endroit qui nous permet de procéder à son démontage.

La caisse étant par contruction prévue pour un démontage rapide il nous faudra finalement à peine une heure pour en sortir la GS.

Bonne surprise, la moto est toujours centrée après 15 jours de pleine mer. Les sangles restent tendues. On observe toutefois des traces de frotements répétés sur les parois au niveau des pneus et les protèges-mains. 

La caisse sera conservée et stockée chez Martin, Montréalais rencontré par connaissance interposée et qui s'est volontier proposé pour lui trouver une petite place dans son garage. Merci encore Martin !

Le retour se fera pour ma part sur 2 roues, premiers tours de roues alors que la température fleurte avec les 30 dégrés et que je suis suis résigné à faire du pas à pas derrière les files de voitures. 
Et oui, ici le lane splitting (le droit des motos de rouler entre les voitures) et même le lane filtering (le droit des motos de se faufiler entre les voitures à un feux) sont interdits...

On pourrait aussi parler de l'assurance

 Autre sujet qui occupe, celui de l'assurance. 

Ici au Québec l'assurance automobile est obligatoire, pourtant aucune compagnie n'acceptera de vous couvrir. En partie en raison d'une spécificité de la réglementation appliquée dans cette province.

Le corporel (blessures, le décès, etc.) est assurés par le régime public de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Il couvre tous les résidents du Québec, qu’ils aient un permis de conduire ou non.
Les dommages matériels ne sont pas couverts par la SAAQ, d’où l’obligation de souscrire une assurance privée.

Comme nous ne sommes pas résidents québécois, il nous faudra donc une assurance qui nous couvre également pour le corporel. Je suppose que c'est pour cette raison que les assureurs et courtiers sont réticents à nous couvrir.
D'autant que ce sont des contrats courts sur lesquels ils ne couvrirons sans doute pas les coûts de gestion du dossier.

Toutefois comme l'assurance est obligatoire, vous n’êtes pas exempté de cette obligation si vous ne trouvez pas un assureur.

La solution se trouve auprès du BAC, le Bureau d'Assurance du Canada. Il propose de suivre une procédure appelée mécanisme d’accès à l’assurance automobile. C'est un service gratuit qui vous garantira la protection minimum prévue par la loi.

  • La première étape consiste à s'identifier auprès du BAC. Un agent se chargera de vous décrire la procédure et vous invitera à télécharger un formulaire
  • Vous devrez ensuite contacter au moins 5 compagnies ou coutiers en assurance au Québec et renseigner le formulaire avec le nom de chaque compagnie ou courtier, celui de votre interlocuteur ainsi que son n° de téléphone
  • Il faudra ensuite adresser à l'@ du centre (cinfo@bac-quebec.qc.ca) le formulaire après l'avoir complété avec vos propres informations.

Le BAC désignera un agent qui restera votre interlocuteur jusqu'à l'obtention de votre assurance. Il aura la charge de trouver un terrain d’entente avec un des assureurs de votre liste. En principe il procède par ordre d'apparition dans la liste, il est donc préférable d'y placer ceux avec qui vous avez eu un bon contact où dont vous avez entendu parler.

Pour ma part j'avais placé en priorité Intact Assurance, cependant cette dernière a exigé de passer par un courtier avant de traiter ma demande.
J'ai donc pris OVC Assurance comme cabinet de courtier en assurance.

À noter que les échanges seront multiples et indirects avec la compagnie retenue.
Vous discuterez donc avec votre courtier. Il vous demandera de détailler précisément l'usage que vous ferez se votre véhicule. Le
 cas échéant temps le passé dans chaque province, le kilométrage estimé et bien sûr les détails concernant votre moto et vos antécédents. 


mardi 20 juin 2023

Un point sur les formalités de douane

 Lorsque vous confiez votre marchandise vous recevez en échange un bordereau où figurent, entre autres, un numéro de voyage, le nom du bateau, une date de départ et une date d'arrivée.
Pour les plus curieux, ou peut-être aussi les plus inquiets, il est très facile de suivre l'évolution du navire à partir de site dédié à cet effet.

Le bien était le Québec Express et j'ai pu le suivre à partir d'ici : 
www.vesselfinder.com/

À noter que ce suivi n'est disponible gratuitement que lorsque les signaux AIS émis par le navire sont collectés par des stations terrestres, càd relativement proche des côtes. Au-delà il fait appel aux satellite et ça nécessitera un abonnement pad vraiment bon marché pour un particulier.

Mon bateau est donc arrivé comme prévu le 13 juin. Ensuite il faudra que j'aborde le sujet du carnet ATA...

Une définition simple de ce carnet serait : ATA, acronyme des termes français et anglais « Admission Temporaire/Temporary Admission ». Accepté en plus de 80 pays, le Carnet ATA permet l’importation hors taxe des biens pendant sa période de validité d’un an. Il simplifie les procédures douanières, diminue la paperasserie et les coûts de l’entreprise, et permet d’économiser du temps.

Comme vous l'aurez noté, il s'adresse en priorité aux entreprises. Pour exemple, il peut être utilisé par un salarié pour importer temporairement un outillage ou des biens qui retourneront dans leur pays d'origine. Ceux-ci ne pouvant être considérer comme bagage il est nécessaire de les lister dans ce fameux carnet.

Alors pourquoi ai-je fait l'ensemble des démarches nécessaire pour l'obtenir ? Et bien tout simplement c'était la demande de mon transitaire. Sans ce carnet il m'affirmait que je devais déclarer la valeur du bien transporté et qu'à l'arrivée dans le pays je devrais m'aquitter des droits et taxes afférentes au produit...

La procédure pour l'obtenir est assez lourde, la demande est à établir auprès de votre CCI. Elle s'appuie sur un formulaire sur lequel vous aurez peut-être besoin d'assistance. Le traitement est assez rapide et votre carnet est mis à disposition à la CCI après règlement de 196 € pour un trajet simple. Ajouter des frontières vous coutera 35 € de mémoire.
Une fois le sésame obtenu vous vous présentez à la douane de votre département. Il se peut que l'agent soit étonné par votre présence comme cela l'a été pour moi, il n'ont pas l'habitude de voir arriver des particuliers sur ce type de besoins. Cependant après recherches et nombreux appels il contrôlera le numéro de série du véhicule et apposera votre premier tampon.
Ensuite vous devrez veiller à les obtenir à chaque sortie et entrée de territoire.
À votre retour vous devez avoir autant de tampons de sortie que d'entrée.
Détail important, il est conseillé de ne jamais perdre ce carnet et toujours l'avoir avec vous...

Rien ne s'est déroulé comme prévu !

À la remise du carnet lors de la dépose en entrepôt à Anvers, l'agent en charge des formalités de douane l'a conservé pour le faire viser ultérieurement et affirmer qu'il était préférable de le transmette avec l'ensemble des documents de transport à leur bureau Vanguard Logistics de Montréal.
C'est lui le professionnel, j'ai accepté tout en me remémorant les recommandations de la CCI.

Avant même mon arrivée à Montréal j'ai donc par acquis de conscience échangé avec mon interlocuteur local afin de m'assurer la réception du carnet.
Et naturellement il n'en avait pas entendu parlé, sinon je n'en serais pas là à vous raconter cette histoire.

Quelques temps après l'arrivée du bateau j'ai reçu de la compagnie de transport un document intitulé eManifest House Bill, destiné à la déclaration d'entrée auprès des douanes locales. Par contre toujours aucune nouvelle de mon cher carnet.

Finalement après de nombreux échanges ils ont fini par reconnaître que le carnet n'a pas été envoyé car non visé par les douanes belges...
Apparemment la cargaison était déjà sur le bateau lorsque l'agent des douanes a demandé à voir la marchandise ?!?

Epilogue 

N'ayant pas vraiment envie de prendre le risque de voir ma cargaison repartir ou attendre un dénouement incertain je suis simplement allé au de l'agence des services frontaliers du Canada (ASFC) avec mon 
eManifest House Bill, mon passeport et la carte grise de la moto.
30 minutes plus tard j'étais dehors et l'entrée sur le territoire régularisée pour la moto !

Bilan de cette expérience

Il est vrai que l'on voit sur les forums dédiés aux voyages, et même sur les pages de transporteurs maritimes, beaucoup d'alertes quant aux expéditions de véhicules sur Montréal. Raison d'ailleurs pour laquelle j'avais accepté sans trop hésiter l'utilisation du carnet ATA.
Des expériences de container contenant des motos ayant fait l'objet de contrôle par les services des douanes canadiennes y sont relatées. Cela entrainant des délais et surcoûts non négligeable qui restent à la charge de chaque propriétaire de marchandise.
Toutefois je pense que le fait de se présenter individuellement, expliquer la raison de votre visite, décrire la préparation de votre expédition (nettoyage soigné du véhicule, pas de denrée alimentaire ou d'objet qui pourrait avoir une valeur marchande autre que la moto), évitera de laisser le doute au moment où l'agent prendra sa décision. En effet il peut aussi bien exiger une caution ou encore demander un contrôle s'il soupçonne une irrégularité. 
Pour ma part rien de tout cela, je suis sorti avec ma facture de Déclaration en détail des marchandises occasionnelles à 0$ et le 
eManifest House Bill avec le tampon de l'ASFC. C'est ce tampon qui permet la sortie d'entrepôt de votre marchandise.

Encore une chose, j'ai vu bien souvent qu'il était conseillé de se faire assister localement par un courtier en douane. 
À part trouver l'adresse du bureau des douanes, 2 clics de souris y suffisent, vous n'aurez d'autre difficulté que de vous y rendre et présenter vous-même vos documents.
Je ne vois pas, pour une simple importation temporaire d'un véhicule, la valeur ajoutée d'un représentant 

lundi 19 juin 2023

Et si cette année on retournait en Amérique du Nord ?

 Une destination qui, de prime abord, pourrait sembler plutôt commune.

C'est vrai, je dois reconnaitre que préparer aujourd'hui un road trip en Amérique du Nord sera toujours plus simple que pour celui qui aura jeté son dévolu sur l'Asie, l'Afrique ou bien d'autres contrées encore un peu plus éloignées.

Ici, une seule frontière à passer, voir deux si on ajoute le Mexique, des formalités simplifiées pour l'entrée sur le territoire américain ou canadien, respectivement ESTA et ArriveCan, un billet d'avion A/R, une location de voiture, un premier hôtel à l'arrivée et à vous les grands espaces.

Toutefois la tâche pourrait se compliquer avec la durée de l'excursion. Au-delà d'un timing assez classique, deux à trois semaines je dirais, la prolongation du séjour nécessitera un petite rallonge budgétaire. Pour exemple, la location d'un véhicule qui sur 3 mois approchera les 25% de sa valeur neuve ! 

Trois mois..., c'est justement le temps que je prévois de rester sur ce continent. J'ai également choisi pour compliquer un peu les choses de le parcourir sur deux roues. 

La location étant de fait doublement écartée, de part le tarif, mais également le peu d'offre de location pour ce type de véhicule, restait l'achat sur place ou le transport de ma propre moto. Pour la petite histoire, propre sera pour les deux sens du terme, nom et adjectif. On en reparlera un peu plus tard.

L'achat présentait une solution intéressante. Toutefois, trouver la monture recherchée dans une région où la pratique de la moto est limitée à six mois dans l'année, n'était pas gagné d'avance. Peu d'offres et bien sûr des tarifs adaptés à la demande du début de la belle saison.

À noter également la spécificité de la réglementation au Québec. J'oubliais, c'est mon point de départ ou d'arrivée selon l'endroit où on se situe... :-). En effet même si l'enregistrement du véhicule ne pose pas vraiment de difficultés pour peu que l'on dispose d'une adresse locale, ici le permis moto européen n'est pas reconnu. Tous au plus il vous permet de le repasser plus rapidement. Toutefois dans sa générosité le gouvernement du Québec vous accordera six mois de grâce (sic) ! Bien vu, vous aurez tout le temps de vous familiariser avec votre nouvel environnement avant de vous présenter au premier cours en conducteurs aguerri !?!

Outre le fait que les motos québécoises passent environ la moitié de l’année en hibernation, on trouvera également dans les spécificités pas vraiment en faveur de l'usage de la moto, le coût du permis de classe 6A (toutes cylindrées), le fait de devoir payer pour son permis de conduire et son immatriculation, l'état des routes qui, parsemées de fissures et de nids-de-poule, se désagrègent et finissent par ressembler à un gruyère. Bref, il ne faut pas que je m'attende à croiser beaucoup de compatriote par ici...

Mais je disgresse, revenons à l'organisation de ce voyage avec en premier lieu le transport de la moto.
Dans un premier la solution fret aérien me semblait la plus adaptée. Avantage vous arrivez à l'aéroport en même temps que votre moyen de transport et les formalités douanières sont simplifiées, la moto étant considérées un peu comme un bagage accompagné.
Inconvénient le coût annoncé par le transitaire et les coûts non compris à l'arrivée. En cumulant aller et retour on commence de nouveau à réfléchir à l'achat sur place ! 

Reste la dernière solution, le fret maritime. Meilleur marché que l'avion et très développé, notamment pour le transport de camping-car sur la ligne anvers-halifax. Elle est toutefois moins adaptée aux 2 roues qui ne sont pas acceptés en RoRo. Pour rappel il s'agit du mode de transport en navire roulier, dénommé ainsi par l'abréviation de l'expression anglaise Roll-on/Roll-off qui signifie "entrer en roulant/sortir en roulant".
La solution de partage de container avec d'autres usagers est possible, des sites se sont créés à cet effet. Toutefois dans ce cas il est recommandé de s'y prendre plusieurs mois à l'avance, le temps de trouver d'autres voyageurs sur les mêmes dates que les vôtres. Délai que je n'avais pas...
D'autre part Halifax étant à plus de 1200 km de lieu de départ, le fait de devoir rester 2 à 3 jours sur place pour réaliser les formalités d'entrée sur le territoire n'allait pas non plus en faveur de cette destination.

Finalement j'ai quand même retenu le fret maritime mais à destination de Montréal. Choix dû un peu au hasard puisqu'il est venu d'une proposition de mon transitaire pour bénéficier de meilleurs tarifs.
J'ai découvert à cette occasion que son port est aussi l'un des plus important de l'Atlantique Nord pour le trafic de container, situation qui assure des rotations plus nombreuses et la plupart du temps directes.
Dernier point non négligeable, je dispose à Montréal d'un point de chute ce qui m'assure une certaine sérénité pour la réalisations des démarche et c'est aussi le point de départ de mon road trip.

Pour l'aspect organisation, le transport en container depuis Anvers vers Montréal nécessite la mise en caisse de la moto puisque, le container n'étant pas dédié, elle voyagera avec d'autres marchandises également en caisse.
À noter que cette caisse doit être constituée de bois traité et répondre à la norme NIMP n°15.



On trouve assez facilement des caisses chez les transporteurs. Ils sont généralement chargés de les reprendre après livraison de leur contenu et certains les commercialisent pour leur offrir une seconde vie..
 


Première tentative de mise en caisse. Si si, ça va renter !



Je l'avais dit, ça a fini par rentrer !
J'en ai profité pour réduire la hauteur et renforcer la structure pour le cas où des marchandises lourdes seraient déposées par-dessus. Dans un container le prix du transport dépend du volume. Si l'espace au-dessus ne peut être utilisé pour des raisons de contraintes votre tarif comprendra le volume perdu.



Livraison dans l'entrepôt de la compagnie mandatée par mon transitaire pour prendre en charge le transport. Ici ce sera Vanguard Logistics à Anvers.